On estime, en France, à plus de 100 000 les personnes qui sont consommatrices régulières de substances illicites. Parmi elles, on compte environ 25 à 30 % de femmes dont bon nombre sont en âge de procréer. Sur environ 800 000 naissances chaque année en France, 1 enfant sur 100 souffre ou souffrira de troubles causés par l’alcoolisation fœtale, directement liés à la consommation d’alcool pendant la grossesse.

Les études montrent également que la consommation de tabac ou de cannabis pendant la grossesse augmente le risque de mort fœtale in utéro, de prématurité, de petit poids de naissance. Les consommations de substances peuvent aussi avoir des conséquences plus tardives durant l’enfance, l’adolescence ou l’âge adulte, liées à l’action de ces substances sur le cerveau et aux troubles neurodéveloppementaux qu’elles engendrent.

Ces conséquences sont non seulement durables mais peuvent entraîner un véritable handicap social, familial et professionnel. Si environ 80% des professionnels de santé évoquent le tabagisme pendant la grossesse, seulement 46% d’entre eux donnent des conseils sur l’arrêt du tabac.

Concernant l’alcool la proportion de femmes qui déclarent avoir été informées des risques liés à la consommation d’alcool par le médecin ou la sage-femme les ayant suivies s’élève à 60%, et moins d’un tiers dit avoir reçu des recommandations sur leur consommation.

Face à ce constat, il est nécessaire de mieux former les professionnels de santé à reconnaitre les risques potentiels liés à une consommation de substance et à pouvoir orienter et conseiller ces patientes sur la prise en charge.